Ce soir je vous emmène dans l’univers Pop de Trewin Howard, Ed Sanderson, Jeb Hardwick , James Cheeseman, surnommé “Cheese » et Seryn Burden Aka Phoria. Ils bossent depuis Brighton, c’est au sud de Londres.
On se parle souvent de pop entre amis parce que c’est dans cette catégorie de choses extrêmement vastes qu’on place tous les trucs qu’on aime de façon courante. Il y à de la Pop Rock (c’est chiant au possible) on à de la Folk Pop, de l’électro Pop et un million de truc qu’on peut ranger dans la Pop internationale comme celle de Madonna (la Queen Of Pop) ou même Mylène Farmer (là j’avais fait un pari…), Même Gainsbourg était qualifié d’artiste Pop, la chanson française, Daho, aux US, Coldplay, aux UK Les Beatles, tout ca c’est de la pop et ça traverse les âges les époques et les modes en se foutant du temps qui passe.
Mais alors Lambda, où va on? D’abord on va définir ce que fait la pop. La pop c’est, peu importe par quel bout on le prend, une sauce de rythmes, de mélodies, d’harmonies et de voix. Certaines fois c’est pour le plaisir du corps, ça le fait bouger, et parfois c’est pour l’esprit et pour retendre les zygomatiques, ça fait plaisir. Voilà, on y est, c’est ça la musique de Phoria, c’est du plaisir. C’est pas ce qu’on qualifie d’ultra-pointu, ca n’est pas du tout condescendant avec l’auditeur c’est juste de la très belle pop. Ils évoluent entre des parties presque picturales et pouvant faire office de BO pour un grand film à des parties sautillantes et dansantes et aussi d’autres beaucoup plus sincères et introspectives. Ils cumulent beaucoup d’influences et c’est d’une belle richesse d’ouverture de champ lexical. Je dis lexical parce que la musique est leur langage. Ca plaira à ceux qui ont des goûts éclectiques, ça plaira à ceux qui aiment l’ambient et le néo classique et ça plaira aussi à ceux qui préfèrent les mélopées électroniques d’un Modeselektor ou d’un Apparat. Et ça plaira aussi à ceux qui aiment la synthwave car ils ont une palette d’expressions synthétisées vraiment très aboutie.
C’est des mecs qui prennent leur temps. Il leur a fallu presque 15 ans pour sortir “Caught a Black Rabbit”. Prendre le temps de bosser, et de faire évoluer un projet. 15 longues années, vous imaginez vous tenir un projet créatif sur 15 ans et ne jamais l’abandonner, ne jamais y renoncer ? Moi cela me laisse rêveur quand j’abandonne une idée la première fois qu’elle ne produit pas le résultat dont je rêvais…
Leur musique, ils en parlent en Interview, c’est au delà des thèmes, c’est la traduction musicale de sensations. Si vous leur prêtez le temps et l’attention qui faut (mais ça s’écoute aussi sans attention particulière) vous arriverez à dire à la fin de presque chaque morceau quelle est l’idée qui s’en échappe. La peur, le renoncement, la joie, la folie, la tristesse, l’abîme du manque, du doute, le partage, la renaissance. C’est là qu’ils sont très forts, c’est qu’ils y mettent des chants et donc des textes mais les morceaux totalement instrumentaux sont tout aussi explicites que les autres. Vraiment, ces gars là ont tout compris, et ils font leur musique comme finalement personne parce qu’on à beau les comparer à l’écoute, leur discographie reste assez unique dans le paysage.
Je vous invite à y rentrer par le dernier, River Oblivion, allez on est des foufous, et puis c’est vraiment la bonne idée pour les découvrir.
Ensuite je vous invite à tester “Caught a Black Rabbit” qui contient le très joli “Fairytail”, qui m’avait fait croire à une nouvelle sortie de “Sigur Ross” à l’époque où s’est sorti, cela m’avait réveillé quelques vieux souvenirs plutôt sympa. C’est aussi à ça que ça sert la musique, fixer des souvenirs.
Allez voir Volition aussi c’est très sympa, ils avaient bossé comme des dinges sur des « arpegios de synthétiseurs », et un peu comme tout ce qu’il font c’était vraiment magique.
Je rajoute le remix de Fairytail par un « illustre inconnu (joke) » Ulrich Schnauss membre de Tangerine Dream…
Prenez soin de vous.