Ce soir je vous emmène dans l’univers d’Anna Müller et de Paul Wallner Aka HVOB (Her Voice Over Boys). C’est Autrichien et ça vient de Vienne.
Je vous parle d’eux parce que je les aime un peu sans concession depuis de nombreuses années parce qu’ils sont un peu de ce je crois être, c’est à dire quelqu’un qui traverse en permanence des phases lunaires et qui se nourrit avec boulimie de toutes sortes d’influences et sources artistiques au point de ne pas vraiment savoir définir quelque chose qui soit une identité définissable (heu… mais vous m’avez compris quand même) et qui conduit une certaine incapacité à s’intégrer dans aucun groupe d’humain partageant ensemble une mono passion commune.
Mais revenons vite à eux et n’en sortons plus. Les deux se sont rencontrés assez tôt et ils ont rapidement matchés sur leur objectif musical. Leur culture de base n’est pas très électronique, au contraire, ils écoutaient plutôt des trucs comme Oasis, Radiohead, Sonic Youth, PJ Harvey ou The Notwist étant jeune. C’est de ces influences que leur vient un sens très pop de la mélodie.
HVOB c’est finalement de la pop, de la belle pop mais c’est aussi de la deep House, c’est aussi de la techno, c’est aussi de l’ambient, c’est aussi du Big Beat, de l’expérimental c’est une sorte de mélange à la fois mélodique et texturé, voire parfois rugueux. C’est aussi de la musique électronique chargée d’émotions, non seulement dans les instru mais aussi dans les textes qui peuvent être parfois vraiment bouleversants si on les pose à plat pour les lire sans l’habillage sonore (ne faites pas ca si vous êtes fatigués ou pas top)
HVOB c’est aussi un énorme hommage à la fin des années 90, à l’âge d’or de la musique électro mélancolique qui nous a bercé, qui à fait pour certains d’entre nous ce que nous sommes devenus aujourd’hui et qui a accompagné beaucoup des phases de nos vies. C’est ce que je pourrais comparer à une électro froide mais réchauffée par une voix mélancolique un peu dans l’esprit et dans la lignée (pas forcément dans le timbre) de celle de Björk.
Si vous lisez un peu leurs interviews vous comprendrez qu’ils n’ont pas vocation à en faire des tonnes pour exister, au contraire, discrétion, pudeur et humilité sont leur valeurs, Ils n’ont jamais voulu que leur apparence définisse le groupe comme les artistes qui ont basé l’identité de leur musique sur leur style vestimentaire, le décorum est du coup fait avec très peu d’éléments graphiques, par contre les concerts et les clips sont très souvent accompagné de morceaux d’arts, plastiques, visuels, et vidéo (Vjing). L’album Trialog met par exemple en perspective des processus physiques à l’œuvre sur différents matériaux et l’ensemble des clips s’inscrit dans une démarche artistique d’art contemporain, et c’est une vraie expérience comme d’aller voir une expo au Palais de Tokyo.
Pour commencer à entrer dans leur univers je vous propose d’y aller directement par le dernier qui est selon moi finalement le plus accessible pour les découvrir. Les chansons de l’album parlent notamment de nouveau départ, de le lâcher prise, d’adieux et de recommencements. On est tous à devoir lâcher des choses différentes tout le temps, comme les gens, les relations, les rêves, les utopies, les attentes, les addictions, les habitudes… ce qui peut être difficile, ce qui peut vous bousiller une vie si vous n’arrivez pas justement à lâcher prise.
Puis, si vous êtes partant, je vous invite à aller sur un Live à Londres parce que leur son s’apprécie en live et c’est bien ce que les fans Français feront avec eux à Paris dans quelques jours pour leur tout premier concert en France (Vivement vraiment…)
Et puis après je vous invite à creuser autour de leur discographie déjà riche de 5 ou 6 albums (appréciez la précision de l’auteur qui fait une chronique sans tout vérifier), bref mais si vous avez accroché vous n’avez plus besoin de moi, ça va creuser tout seul.
Je vous laisse quand même pour finir un lot de Mix de la BBC (l’aura de John Peel n’est pas loin…) que j’aime aussi tout particulièrement.
Et je fini avec une de leur réponse à une question vraiment plonplon d’une ITW qu’on pose à tous les groupes et qui donne souvent des réponses bateau parce que je trouve que leur réponse vaut vraiment le coup d’être relue.
- “Dernier point mais non le moindre : un mantra de HVOB ?”
- “N’écoutez pas les gens qui vous disent comment bien faire les choses. Faites les choses que vous aimez, sans compromis. Ne rendez personne d’autre que vous-même responsable de ce que vous accomplissez ou de vos échecs. Je pense que je l’ai déjà dit quelque part : même les phrases qui sonnent ringard sont parfois vraies.”
Prenez soin de vous.