Ce soir je vous emmène dans l’univers de Sköne. Petit Breton exilé à Montpellier, le monsieur est DJ, producteur d’une quantité folle de musique électronique et patron de sa propre maison de prod “nok.turn_prod”.
Alors pourquoi qu’on en parle et qu’est ce que ça vient foutre dans l’couscous sur ce site ?
Déjà commençons par situer le sujet musical dans lequel il officie. On parle ici de Techno Hardcore. Du violent qui vous fera perdre votre moumoute si elle n’est pas bien collée. Pourtant ne fuyez pas. Ce déluge de décibels n’est pas si terrible en fin de compte. Sa techno à lui n’est jamais brutale, c’est même tout le contraire. On est sur quelque chose qui fait un pont entre plusieurs courants et les associe pour produire une texture absolument unique, une matière nouvelle.
On croise de la Tribe, du FrenchCore et de la Trance, mais pas seulement. On y mélange des nappes de douceur synthétisée et des samples de guitares acoustique avec des leads expérimentaux. C’est particulièrement bien construit parce que particulièrement orienté sur des mélodies entêtantes et magnifiquement agencées et structurées entres elles.
Si je devais résumer je dirai qu’il a tout digéré, tout compris et tout associé pour en faire un truc totalement unique.
Comment fait-il ? Techniquement, il colle des mélodies ultra entêtantes et il les souligne avec un subBass qui “pompe” (sur chaque temps le volume de ces infrabasses est cutté ou coupé pour laisser un éléments rythmique s’exprimer, on dit qu’il pompe… TouDOUMTouDOUM etc etc …) et ça entraîne le track, ça le fait décoller, c’est ca qui vous prends par la main et vous donne envie de vous bouger. Ensuite il construit toute une évolution en modulant sa basse de façon subtile et douce. Enfin il joue sur la hauteur, l’acidification et les patterns de ses Kicks (le kick c’est basiquement cette grosse caisse très Fat et grasse qui pousse comme un métronome tout le reste des autres éléments rythmiques plus légers plus fins).
C’est un mariage particulièrement intéressant car il à un don pour mettre en place par dessus des synthés très acides pour leur faire souligner le thème principal. De la magie mais ça n’existe pas. Une dinguerie qui ne naît pas de facilité mais bien d’une recherche artistique très poussée et d’une sensibilité au son qu’il est rare de rencontrer dans la techno.
Ça m’a vraiment touché parce qu’il a développé un univers onirique introspectif, peuplé de plein de belles images un peu sorties d’un conte pour enfants. Enfants qui seraient devenus des adultes mais sans le mode d’emploi.
Il leur à donné toute l’énergie qui anime la techno, le gabber et qu’on trouve dans les rassemblements technoïdes et aussi tout l’aspect un peu insouciant et parfois puéril et exalté qui s’en échappe. Ça vous rappellera peut-être d’autres artistes, des gens que vous avez connus, j’imagine que cela vous parlera comme à moi ça m’a parlé si vous avez connus quelqu’un de torturé qui s’échappait de toute ces problématiques par le rythme.
Un peu de douceur ne fait pas de mal surtout si elle vous frappe entre 160 et 170 Battements Par Minutes.
Je vous invite à tenter l’expérience au travers de ses multiples productions, EP, singles, et peut être à aller l’apprécier en concert ou en soirée car c’est un DJ particulièrement talentueux et inventif dans ses Sets.
Son dernier EP sorti cette année :
Et surtout, prenez soin de vous.