Ce soir je vous emmène dans l’univers d’Axel Willner Aka “The Field” depuis 2003. Le monsieur est Suédois et il fait de la musique en kit (pas en kilt suivez un peu… j’ai dit Suédois). Bien pour être franc elle n’est pas complètement standardisée sa musique, loin de là mais elle est ultra répétitive et obsédante, faite de blocs tous identiques comme ces meubles en kit qui sortent à une cadence infernale des chaînes de production et se retrouvent empilées en cartons par lots dans de grands rayonnages.
Il a commencé sa vie en faisant du Punk Rock, il cite Dead Kennedy’s en interview, c’est franchement sympa, et un jour il a eu une révélation en utilisant un sampler. Il s’est mis sur cette bécane et ça lui a complètement retourné la tête.
En gros pour faire simple, pour produire de la musique électronique, vous avez deux pistes, la synthèse, c’est une voie pour fabriquer vos sons à base d’oscillateurs (des sons ultra simples) et de traitements (qui les transforment en sons plus complexes avec plus d’harmoniques), ou deuxième voie, vous avez le sampling, qui lui consiste à utiliser un son existant que vous aurez prélevé d’une autre oeuvre (…ou de votre propre synthèse, et c’est là que ça devient marrant, mais passons) pour le jouer en boucle et y apporter toute sortes d’effets.
Il y a quelques trucs à piger sur l’usage d’un sampler, Axel Willmer lui à tout compris 15 fois. Il a une technique incroyable, et il à un don pour assembler des petites boucles de sons très courts dont il module le time start et le time stop, c’est le point de départ et le point de boucle, on appelle aussi ça un Cue (un Cue pas un Cul essayez de suivre…).
Et ça, et bien tout ça produit des “Sounds Fields” (des champs sonores) d’où (la normalement vous me voyez venir…) d’où donc son nom ! The Field. (ça va bien se passer, on arrive à la fin).
Si vous aimez la synthwave vous allez en chier parce que ca n’en n’est pas et pourtant vous allez quand même y retrouver les variations mélodiques que vous aimez, parce que ca là que le monsieur est un génie, c’est qu’il arrive à avoir des compositions ultra bourrées de variations et de transitions. Si vous aimez les musiques plus urbaines ou technoïdes vous allez aussi retrouver certaines structures et c’est là aussi que sa discographie est complètement captivante pour des gens venant de finalement plein d’horizons différents.
J’ai envie de vous conseiller de vieux albums (que j’ai usé jusqu’à la corde) de lui comme celui-ci :
J’ai aussi envie de vous dire de regarder le monsieur jouer en live (là il joue sur deux (mais il est fou) Elektron Octatrack qu’il a branché sur des pédales de guitare (donc oui il est fou maintenant c’est sûr) et se fait accompagner par un duo basse / batterie ce qui donne énormément de chaleur au morceau:
Et puis j’ai aussi envie de vous proposer ses dernières compositions (c’est sorti il y a déjà 4 ans), qui moi m’ont totalement fait planer parce que plus down tempo, plus sombre mais aussi plus lumineuses et inspirantes, pleine de couleurs et de sonorités texturées ultra complexes. C’est lui mais transformé avec une évolution de style plus ancrée dans l’introspectif, l’apaisement et la paix.
Et on ne peut pas parler de lui sans évoquer cette reprise de The Korgis (et le grand public n’a souvent retenu que ce truc alors que c’est vraiment anecdotique dans sa discographie en fin de compte, mais ca mérite d’être écouté.)
Voilà on est au bout, prenez soin de vous!
Moi je suis au bout… du rouleau.