Bonjour, aujourd’hui c’est dimanche, et le dimanche ici on parle de musique. (et on en fait accessoirement sauf si on à la créativité d’une huître à marée basse comme moi en ce moment).
Je vous emmène dans l’univers de Aaron Taylor Kuffner.
Alors késako le Gamelatron ? Ça va parler à pleins de gens à priori. Ça va parler à ceux qui aiment la musique, mais si vous êtes là, à priori toujours, vous êtes déjà sympathisant. Ca va parler à tous ceux qui aiment la technique, les gros geek qui aiment les machines qui ont un objectif et qui font des trucs qu’on attendait pas d’elles. Des machines qui produisent une sensation bizarre comme de transporter l’instant dans une “dimension” surélevée temporaire. Elles atteignent cet objectif parce qu’elles sont uniques et nées de la main d’hommes dont le talent de musicien et de technicien dépasse l’entendement.
Un Gamelatron c’est une sorte d’installation electro-mécano-acoustique si je peux le formuler ainsi. Au cœur de cette machine, un automate industriel, ses cartes électroniques de sorties permettant d’envoyer des signaux électriques. Il faut imaginer que cet automate est alimenté avec un petit système qui lui envoie des signaux MIDI (Le MIDI c’est comme la musique écrite sur des portées avec des clé de note sauf que là c’est codé en numérique très simplement, ca contient la note, hauteur de note, durée de note, attaque de note, force de note etc etc, tout y est codé avec la notion temporelle bien entendu). De l’autre côté de cet automate il y a des actionneurs linéaires et des “trucs” qui bougent un peu selon le signal électrique qu’on leur envoie. (ça marche comme des gâches de porte mais en plus subtil pour vous vulgariser un peu).
Ces actionneurs viennent donner des coups et frapper sur des tambours en métaux, des Gamelans, des instruments traditionnels caractéristiques des musiques javanaise, sundanaise et balinaise. Je dis métaux parce que l’alliage et les caractéristiques de ces alliages leur donnent par delà leurs dimensions (hauteur diamètre épaisseur, formage ; chalumé ou embouti manuellement en passant par le martelage à la main comme dans les forges de nos ancêtres) une dureté différente, et donc une note différente et un bouquet d’harmoniques différents. L’accordage final, afin qu’ils composent un instrument à part entière, doit certainement s’apparenter aux 12 travaux d’Hercule tant la complexité de ces objets d’une apparence absolument anodine est immense.
Un Gamelatron c’est aussi une machine à rêver, une machine à arrêter le temps, une machine à apaiser et à soigner, le trop vite, le trop moche, le trop tard, le trop noir le trop triste et tout ce que vous voulez ou devez affronter.
Il n’y a aucune dimension ésotérique dans cette marmite, c’est juste une bête casserole qu’on frappe mais qui ouvre bel et bien une dimension spirituelle, comme la rave music la trance et d’autres courants actuels et contemporains l’ont aussi fait. C’est finalement une musique ultra actuelle presque électronique qui s’en échappe, c’est des patterns de motifs répétés, à un rythme lent, on tourne à 60 bpm, dès fois moins, les accords qui sont enchaînés par ces machines sont magnifiques, presque pop et l’architecture des morceaux est clairement descendante de la techno et des hardcore les plus complexes, si vous connaissez les motifs vous allez les retrouver.
Voilà je vous laisse avec quelques morceaux dont un album, le site où vous trouverez toutes les installations de Gamelatron dans le monde, il y en à 70, dans des lieux divers et variés, en intérieur et en pleine nature. J’espère que vous “tomberez” dans ces vidéos (comme on tombe dans un précipice d’étonnement) car leur découverte est aussi addictive qu’un fil de “Reels” sur instagram.
Prenez soin de vous.