Ce soir je vous emmène dans l’univers de Substencia, c’est made in Paris. Elle est auteure, compositrice, productrice et DJ résidente des soirées Monarch à Paris. Alors encore une fois vous ne me verrez pas dire que les DJ sont toujours de meilleurs musiciens mais il semblerait qu’une pratique à ce niveau ne dégrade pas la voie de la composition bien au contraire.
Femme dans un monde qui fut très masculin, mais qui à pris un sérieux coups dans les parties depuis quelques années, elle apporte une vraie vision de ce que doit être l’osmose intime entre un kick Tek’ issue d’une Rave, brutal, sec, soutenus par des subs lourds, acides et des leads et pads aériens, réverbérés à la limite entre une ambient industrielle et une IDM expérimentale. Vous trouverez à l’écoute énormément de travail sur les drums et sur leurs bouclages en patterns évolutives qui provoquent un état hypnotique, envoûtant, il n’y a jamais rien de chiant, pas une seconde. Certains leads de synthés sont traités comme des “choirs” des chœurs, on entend parfois comme une chorale qui se développe en boucle dans le morceau. Si je devais imager le truc c’est comme avoir un miroir sans teint avec d’un côté un endroit sombre, brutal, répétitif, froid, cru et de l’autre de douces volutes calmes, pleines de vies qui bien que restant fragiles, éclosent, évoluent et brillent. J’oubliais de dire que vous êtes pas du bon coté du miroir dans cette histoire mais le son va vous le faire traverser.
Je parle souvent des artistes qui ont cette capacité à faire germer des images mentales à l’écoute, et il y a un monde vaste comme un univers dans les morceaux que vous allez découvrir.
Cet univers est certainement en elle depuis ses premiers contacts avec la matière sonore, mais il s’est exprimé avec le temps, elle a commencé comme beaucoup avec des instruments courants en développant une oreille aux mélodies et est venue à l’électro bien plus tard. Comme beaucoup, elle s’est faite la main en mode DIY sur les outils de MAO afin de produire ses sons. Elle parle de la façon dont elle a appris à bosser ses compos et aussi sa propre substance quand elle à pu y poser son propre univers et tout ce qui l’anime pour lui donner vie.
Ça rejoint beaucoup l’idée que je cherche à véhiculer et qui est que la musique n’appartient pas aux musiciens du cru, elle est peut être quelque part, peut être en vous et vous pouvez la faire sortir de vous si vous le voulez vraiment.
Elle cite Aphex Twin (#letaulier) et Autechre (prononcez HauTécoeur) et s’attache à garder près d’elle l’aura des origines, les pionniers qui ont posé les bases de ce qui nous parle toujours autant, vingt ans après. Même si certains trucs on préfèrerait les oublier on reste toujours attaché à des sons qui nous ont ouvert les yeux la première fois, ça marche aussi avec les gens mais ça déborde grave de mon propos.
Voilà une artiste qui parle avec sa musique, sans en faire des caisses pendant ses mix, tout est partagé avec la volonté de donner, donner du rythme, donner du sens.
Je vous invite à entrer dans l’univers par ici :
Puis si vous avez creusé sa discog et que vous avez mis vos bottes on sort des sentiers pour aller sur ce type de morceaux qui me parle de fou (forcément):
Puis à creuser si le cœur (toujours lui) vous en dit sur ce qui gravite autour par exemple à son Remix de LɅVΣN « I Thought You Were Real » qui est une petite pépite.
Et ne nous arrêtons pas en si bon chemin, ce qui vous permettra d’aller sur des morceaux totalement dingues de LɅVΣN avec un aspect deep et un sample autour duquel le track est articulé et qui me rends absolument fou parce que j’y entends la chanteuses d’HVOB.
Prenez soin de vous.