Sonic Area

Ce soir je vous emmène dans l’univers d’Arnaud Coëffic Aka Sonic Area. Le garçon est français (je vous avais prévenu, c’est ici que tout est né) et il vient de Strasbourg. Je dis souvent en parlant de cette ville qu’elle à un côté un peu hors du temps, tout dans son architecture conduit à considérer son histoire et au contraire de Paris qui vous ramène à l’époque de Vauban, Strasbourg elle vous fait pénétrer dans une époque médiévale et dans le Moyen-Age. 

Ce soir nous sommes le soir d’halloween et je me demandais si j’avais des albums en stock dans ma discothèque qui pouvaient se rattacher à cette fête en particulier. Je n’ai pas cherché longtemps car l’album de Sonic Area s’est tout de suite imposé à moi comme une évidence. L’univers d’halloween c’est celui des monstres, celui des spectres et des fantômes. On joue à se faire peur, on se raconte des Creepy pasta et on se déguise en morts vivants ou en des personnages ayant peuplé nos imaginaires nourris de toute la fantasmagorie de films et d’ouvrages traitants du fantôme. Je ne rentre absolument pas dans l’aspect croyance, je pense que chacun voit des raisons d’envisager l’existence ou non des spectres et je ne pense pas non plus avoir d’expertise sur le sujet pour vous faire part de ma propre position (en fait je suis un gros cartésien et ca sort de mes schémas). Par contre je peux vous accompagner sur ce que sont les univers associés à cette thématique. Les films d’épouvante, les auteurs à succès ayant fait de l’obscure une thématique centrale sont nombreux. Dans le monde de la musique de nombreux groupes ou formations surfent sur ce thème mais pour moi celui qui a le mieux réussi à transformer cet univers en musique c’est Sonic Area. 

On entre avec “Music for Ghost” dans une vraie perle d’imagerie. Le carrousel hanté, les escaliers sans fin, l’entité ectoplasmique d’une princesse décédée, le temps suspendu, tout y est. Fermez les yeux et vous vous retrouverez dans l’univers de Howard Phillips Lovecraft ou de Stephen King, clignez encore un coup des yeux et vous atterrissez dans un film de Night Shyamalan ou Tim Burton. Sonic Area est un vrai génie de la composition expérimentale, une énorme partie de son travail est faite sur le percussif, tout ce qui frappe, ce qui cogne, racle, grince et tinte. Le décorum des thèmes mélodique est très inspiré des revirements d’une météo capricieuse et violente ou le calme et les rayons du soleil peuvent faire place à une tempête dévastatrice. Il joue avec des effets évocateurs, du phonographe, des nappes d’une sorte de Mellotron devenues folles car resamplées, séquencées et habitées par le démon. Le tout est ponctué par des crissement habités par des ectoplasmes venus s’asseoir pour écouter le disque qui leur est dédié. On fait de la musique pour les chien ou les chats, lui à fait de la musique pour des fantômes et personne ne fera jamais mieux que cet album.

Je vous invite à le découvrir dans le sens de la tracklist, accrochez vous, vous allez vraiment avoir peur 😉

Et puis si le cœur vous en dit, je vous propose de creuser un peu plus sur sa discographie hyper riche dans lequel son style vient faire vivre toutes sortes de courants passionnants comme la musique Industrielle, le Trip-Hop, l’Electronica, le Dubstep, la Techno tribale, le Cyberpunk, l’Ambient et à la musique cinématographique. C’est vraiment une fenêtre ouverte sur une foule de trucs incroyables, faites moi confiance. Son dernier Opus sorti en 2021 chez ant-zen en est une super porte d’entrée.

Et puis toujours si vous êtes chaud vous pouvez creuser autour de ce qu’il a bâti car le monsieur est co-fondateur du collectif audiotrauma (membre actif entre 2002-2012) dont il a publié la plupart des sorties,depuis 1997. Le collectif a pris fin en 2019 mais qui a donné naissance à d’autres formations tout aussi passionnantes, restez branché, laissez vos radars tourner !

Prenez soin de vous.