Ce soir je vous emmène dans un univers Berlinois sombre et dévorant, celui d’Anna Jordan Aka Anna Jordan Project quand elle produit de l’art plastique et The Allegorist quand elle produit de la musique.
Alors pourquoi qu’on en parle et pourquoi je me suis absolument perdu dans son univers? Voilà une bonne question. Commençons par le côté son de sa production : On part avec elle dans une Electro expérimentale nourrie de tout ce qui se fait de mieux et je ne mache pas mes mots : des leads et pads trancy ultra réverbérés, des beats spatialisés dans de multiples dimensions comme si la scène sonore était un hyper octaèdre. La techno et l’ambient se mélangent comme si elle produisait une osmose, on perçoit le transfert de petites particules d’un milieu vers un autre au travers d’un média. Ce média c’est vous, c’est votre propre conscience personnelle au moment de l’écoute. C’est un espace qu’elle dresse et qui compose une sorte d’univers imagé et mental où se mêlent des éléments d’une profondeur insondable et d’autres d’une clarté éclatante. Ceux qui aiment l’ambient vont vraiment se retrouver enveloppés dans les nimbes de douceurs et de mélodie amenée dans de longues progressions qu’ils attendent, ceux qui aiment la techno vont en avoir pour leur beats. Lourds, lents et texturés faisant référence aux sons saturés du BreakCore et à la densité de la techno martiale allemande. C’est lent mais en fait ca tourne bien plus vite qu’on ne le pense.
On est sur un mélange absolument envoûtant, absolument singulier et unique aussi car c’est à des années lumières de quelque chose que vous auriez déjà entendu mille fois.
Ensuite passons à sa production d’art visuels. Elle bosse des dessins, des peintures à l’huile, de la photo, bosse sur des concepts liés à la lumière et aux ombres, elle travaille sur du digital Art. Elle bosse sur l’anatomie avec des écorchés muscles et os splendides et fait des corps en peinture absolument magnifiques, des parties de corps aussi avec un rendu qui m’a absolument retourné la tête. Elle fait des mains, de fantastiques mains comme je n’avais encore jamais vu, et ça me touche de fou parce que j’ai un gros fétish sur les mains, sur les belles mains, et elle arrive à faire passer avec son art toute la sensualité et la beauté qui se dégage de ses mimines.
Elle à fait aussi des combinaisons façon body painting qu’elle a shootées en extérieur à Berlin.
Je vous invite chaudement à aller découvrir son Art-book dans lequel vous trouverez tout son travail. Il y a une quantité importante d’œuvres pour une vaste palette de gouts. Un excellent moment à passer en perspective.
Et puis je vous invite carrément à vous plonger sans attendre dans ses albums, commencez par « Blind Emperor », c’est une très bonne porte d’entrée. Prenez le temps de lui ouvrir votre attention, prenez le temps de vous y arrêter quelques dizaines de minutes car 38 minutes c’est très vite passé et si comme moi vous le passez deux fois de suite vous aurez peut être envie de monter tous les potards de votre lecteur la seconde fois.
Je vous invite à creuser l’album de remix de cet album qui est stratosphérique, une vraie relecture de l’album d’origine.
Et puis je ne vous saoule pas avec le reste parce que vous allez creuser la discographie si vous avez aimé ça ne fait pas le moindre doute.
Je cite et traduit pour finir ce qu’elle dit dans son site, et vous n’imaginez pas comment cela résonne en moi. :
« Je crois en la croissance plutôt qu’en la réalisation d’objectifs spécifiques. J’apprécie une approche moins rationnelle et calculée de la vie. Lorsque nous commençons un chemin, nous ne savons généralement pas où il va nous mener et, plus important encore, à mesure que nous grandissons, nous apprenons en cours de route. Il n’y a pas de mal à changer d’orientation ou même à faire demi-tour. Je suis très motivée, mais je crois que le plus important c’est de marcher à chaque étape et d’apprendre à naviguer. Si nous n’avons que la fin du chemin dans nos esprits, c’est généralement le moment où nous nous perdons vraiment, pour de bon. »
Prenez soin de vous.