Ce soir je vous emmène dans l’univers extraterrestre Franco-Libanais de Frédéric D. Oberland, Stéphane Pigneul (Réveil des Tropiques et Farewell Poetry) Ben Mc Connell, le batteur et le génial Paul Régimbeau (Mondkopf) Aka “Oiseaux-Tempête”.
Ce n’est pas un groupe, ce n’est pas un collectif, c’est un hybride, un hybride qui carbure aux rêves et à la poussière d’étoiles.
Si vous connaissez la maison, vous savez qu’on aime l’exotique, le rock et l’expérimental. Nous allons ici nous plonger dans un univers extrêmement riche et protéiforme.
Des morceaux tirants entre un post-Rock se nourrissant de Stoner et d’une Drone ultra chiadée et torturée. Un magma sonore articulé avec des interludes magnifiques pleines de petits éléments sonores capturés dans la vie de tous les jours, de silences et d’envolées tonitruantes. C’est aussi des guitares qui sonnent haut et clair avec de petits pizzicatos subtils et qui portent les mélodies accompagnées par une batterie épileptique et hypnotique.
Les titres sont cuisinés couche par couche. Ils font monter et monter chaque thème jusqu’à leur éclosion, jusqu’à ce qu’il se mettent à évoluer, à se tordre et se distordre jusqu’à mourir dans un déluge de feu ou un étouffement brutal. Naître ou mourir telle est l’expérience partagée.
Il y a quelque chose de presque Punk dans leur style, et il y a une fureur, une urgence (des sirènes régulières faites de cuivres) et une impression de rage et de colère qui s’échappe de certaines envolées.
Une grosse part est dédiée aux expérimentations, on touche parfois l’Ambient, la Dark Synth, mais avec une technique vraiment issue des 70’s, de l’improvisation, l’esprit de “Can”, celle du Krautrock, l’esprit des tauliers du Jazz ou de la DarkWave là aussi, dans son expression originelle.
Les textes ne sont pas chantés, ils sont rares et dictés, ils sont portés par la musique comme un discours, comme le fait Black Sifichi avec Brain Damage. Si vous les sortez de leur musique vous trouverez énormément de sens dans ces textes mêlant de nombreux thèmes comme notre mémoire (qui est un thème passionnant surtout si vous cherchez vous aussi à la comprendre ou à l’accepter), notre dualité (qui est un autre thème qui me parle aussi énormément), l’animalité de nos corps quand il s’agit de se défendre ou d’aimer, la recherche de la transe, le besoin de sublimer les instants, et ces foutues guerres et la folie des hommes.
Les oiseaux tempêtes (les Pétrels-Tempête) ce sont de petits oiseaux noirs très jolis au bec recourbé et au regard insistant et curieux. Ces magnifiques petits oiseaux viennent se poser sur les ponts des bateaux lors des tourments météorologiques et pendant les cataclysmes en mer. Ils viennent se reposer sur les embarcations parce que le vol n’est plus possible ou trop dangereux dans les airs. Les marins les craignent et les évitent car ils pensent que ces petits oiseaux, ce sont les âmes des marins ayant péri en mer. Ils les craignent parce que les chasser des ponts, même s’ils y déposent leur fientes acides pourrait déclencher la colère des esprits qui pourraient décider faire couler le navire pour se venger de cet affront.
Alors par où allez-vous entrer sur ce foutu rafiot magnifique ? Et bien par le dernier, je vous propose d’abord de vous faire l’oreille avec l’album sorti cette année. C’est une excellente porte d’entrée.
Ensuite je vous invite vers Tlamess un des plus doux, un des plus accessibles: Cuivres, hauts bois, nappes de cordes frottées lancinantes, basses enveloppantes et riches. C’est la Bande originale de Sortilège, film du réalisateur tunisien Ala Eddine Slim.
Leurs lives sont particulièrement prenants et je ne peux que vous inviter à y jeter une ou deux oreilles:
Et puis ensuite je vous invite à creuser dans toute leur discographie et aussi dans les projets individuels de chacun des différents membres.
Un petit live pour finir:
Prenez soin de vous.