Ce soir je vous emmène dans l’univers étincelant de Thomas Mullarney et Jacob Gossett Aka Beacon.
Ils sont de Brooklyn à New York, et ils font de la Pop “électronisante” depuis 2011. Le Level Up de la Pop.
Mais comment ça…De la Pop…?! Le Lambda vous avait habitué à bien plus “Underground” dans ce foutu blog, on ne peut décidément compter sur personne…. Certes c’est vrai la Pop c’est les victoires de la musique, les Brit’s pop awards et toutes ces merdes. La pop c’est Radiohead, c’est Coldplay, c’est pas intéressant, pas toujours en tout cas. La Pop moi ça m’en touche une…
Ok…
C’est aussi ce que je croyais. Et bien laissez moi s’il vous plaît vous faire bouger l’autre (en tout bien tout honneur, pas de ça entre nous).
Le plus dur quand on produit c’est d’arriver à se capturer, d’arriver à saisir l’instant qui peut; peut être; on ne sait jamais; porter quelque chose d’autre. Tout production est le fruit d’une étincelle. C’est extrêmement court, c’est extrêmement fragile. Arriver à saisir une idée quand elle surgit c’est lui donner du sens, de la considération. On a tous 1000 idées de tas de choses dans toutes les heures de notre vie mais il n’y en a que quelques unes qui brillent un peu et qui ont le potentiel de s’élever à un autre niveau. Il n’y en a que peu qui nous permettent de donner du sens aux choses, aux actes, et à tout un tas de truc qu’on peut produire de ses propres mains. Voilà ce qu’est leur musique, c’est cette étincelle qui brille pendant toute la durée de leur tracks. C’est ça la belle Pop. L’un est sculpteur, l’autre est peintre et leur passion commune pour la musique (spectre ultra large de leurs influences et ouvertures), fût le ciment d’une collaboration qui dure depuis plus d’une décennie.
(Et vous n’en aviez encore jamais entendu parlé…?)
On part avec eux dans un univers absolument sans limite, puisant dans les sources de l’électronique des pionniers dans la synthwave, dans l’électronica la plus perchée et fouillée, dans la drum’n bass avec des lignes évolutives de basses absolument démentielles (le travail sur la ligne de basse rien que pour ca on peut dire que leur taff est exemplaire). Il y a des recherches dingue au niveau de toutes les instrus. Les synthés sentent délicieusement la FM, le décorum empreinte à ce que le tribal à légué à la house et à la culture rave londonienne quand elle est devenue Jungle. On n’en finit pas de glisser sur les vestiges du Trip Hop et de toute la culture Pop et Ambient des années 90 à 2000.
La voix de Thomas Mullarney se pose comme un voile léger sur les instrus ultra recherchées que compose Jacob Gossett. Cette voix qui distille des textes qui n’ont pas leur pareil en termes de portée au niveau du sens, des thèmes abordés. S’en dégage parfois une certaine mélancolie, qui ne se laisse jamais tomber dans la facilité et qui explose régulièrement de morceaux en morceaux, de découvertes en découvertes. C’est d’ailleurs un point remarquable de leur production, chaque morceau révèle un trésor caché, qu’il faut parfois attendre et qui ne se dévoile qu’à ceux qui auront tendu l’oreille. Ceux qui auront attrapé la mélodie et plongé avec eux dans le récit des albums qui sont construits avec bien plus de cohérence qu’il n’y paraît et qui demandent à être écoutés dans le sens de la tracklist (J’ai l’impression de radoter comme une vieille, je me fatigue tout seul, alors j’imagine même pas vous de l’autre côté de cet écran, là devant vous…)
Scrollez vite! La chronique se termine bientôt… !
Ils sont chez Ghostly qui est entre-autres la maison de disques de Hana Vu, Telefon Tel Aviv, Lustwerk… du très beau linge et un très joli catalogue pour ce label sur lequel je vous invite chaudement à jeter vos investigations les plus fouillées.
Pour vous lancer j’ai un peu réfléchi à vous faire entrer par le plus ancien, et je vais vous proposer donc au choix. Si votre oreille est déjà « faite », allez y sur leur premier LP sorti en 2013 The Way We Separate.
Et si vous voulez juste tester de la belle pop ou que vous craignez la température de l’eau, allez y sur le dernier Along The Lethe dans lequel intervient Matthew Dear.
De toute façon je dois bien vous avouer que je les aime tous, leur discographie toute entière. Chacun de leurs albums peuplent régulièrement mon quotidien, c’est comme si j’avais intégré leur son comme étant la bande son officielle de certains de mes souvenirs (et bien souvent des beaux souvenirs avec eux).
Pour ceux qui ont besoin de projeter de l’image sur le son, voilà juste l’ouverture vers les clips :
Creusez aussi loin que vous le pourrez , de toute façon quand on met le doigt dans la Pop, on ne sait jamais quand ça s’arrête. On espère jamais.
Prenez soin de vous.