Aujourd’hui je vous emmène dans l’univers musical de Jason Köhnen. Mais qui est ce Néerlandais d’origine Indonésienne né en 72?
Alors Lambda, pourquoi tu nous parles de ce gars et qu’est ce qui fait de lui un sujet assez intéressant pour se taper une énième chronique à rallonge dont tu es coutumier ?
J’ai envie de dire parce que « LA MUSIQUE » c’est la clé. La clé des rêves, la clé de nos intérieurs étriqués ou vastes comme des amas stellaires. Ceux là même que nous avons soigneusement cadenassé et fermé aux autres pour qu’ils ne découvrent pas nos failles, nos contradictions, nos efforts vains, nos joies et peines coupables. Jason Köhnen est diplômé d’un master en cinéma dans une grande école des Pays Bas mais une fois son diplôme en poche il décide de faire du cinéma sans jamais produire aucune image.
Là, j’ai votre attention.
Il commence sa carrière de musicien en faisant du métal gothique, il produit des trucs absolument déments à cette période. Rapidement il découvre le monde infini des machines de production musicale individuelle qui à cette époque commencent à devenir abordable alors qu’elles étaient encore très peu de temps avant réservée à une élite fortunée. Grace à ses machines il se met à produire de la techno, de la Jungle au Gabber. C’est une brute, il se comporte comme une éponge et absorbe tout ce qui pousse dans l’univers électronique underground des années 90. Il a une grosse vingtaine d’années quand il découvre l’étendue des possibilités que lui donne le pouvoir d’un sampler sur les rifs de guitare et basse de ses potes Gothico-métalleux. C’est à cette époque qu’il commence son développement artistique étoilé.
Avide de trouver un sens à toute chose. Il continue sa quête effrénée en intégrant toutes sortes de courants musicaux entiers. Il absorbe tout pour venir nourrir sa propre musique.
Plus on le découvre et plus on se rends compte qu’il ne joue jamais la carte de l’appropriation de codes pour les copier mais bien qu’il est toujours en train de rendre hommage à l’existant tout en faisant éclore de multiples galaxies d’étoiles de sensations et d’imaginaires différents.
Continuant dans ses recherches il se met à produire des quantités absolument démentielles de musique et fonde des projets pour chacune des voies qu’il souhaite explorer et communiquer à ses semblables. Il évolue d’une façon réellement multiple. Souvent je parle d’univers et lui c’est un multivers pour ceux qui voient un peu le concept. Là où certains artistes évoluent vers une orientation à la fois, lui lance dans de multiples directions des projets dont les objets, participants et natures profondes diffèrent à chaque fois.
Le truc extraordinaire, c’est que vous savez que c’est lui quand vous entendez sa musique peu importe la formation d’où elle vient parce qu’elle est signée, marquée de son esprit. Vous allez me dire on sombre dans le mysticisme le plus fainéant là Lambda? Pas du tout, il réfute d’ailleurs le lien entre toute forme d’ésotérisme et sa musique. Ce qu’il dit c’est que la musique qu’il produit est un véhicule pour l’esprit humain. Musicalement certains musiciens peignent des paysages, lui musicalement il fait des film en Imax 4D. Vous l’entendrez parler sur la volonté de produire un catalyseur puissant qui puisse porter l’esprit dans son épanouissement, dans sa construction, dans la réflexion, dans la méditation, dans l’évolution spirituelle pourquoi pas si c’est votre délire, ce qui est sûr c’est qu’il emmène ses fans dans des mondes qu’il aurait très bien pu coucher sur 600 pages d’un bouquin relié vendu au rayon Aventure et Sensations de votre libraire préféré.
La réalité commence au moment où vous rêvez de quelque chose qui n’existe pas et que vous décidez de transformer votre réalité en ce rêve éveillé.
Assez parlé de musique, assez écrit de mots qui ne finiront jamais de vous donner le sens des choses, passons à la musique directement, et comme je vous aime bien je vous ai préparé un petit parcours initiatique.
Commençons par un album où il collabore avec Dimitry El-Demerdashi et Martina Horváth qui est fantastique si vous voulez creuser sa carrière.
OSCURAS FLORES / MANSUR
Ensuite partons dans cet album incroyable de The Lovecraft Sextet sorti en 2023 The Horror Cosmic qui conjugue comme vous ne l’avez encore jamais entendu Downtempo et Atmospheric orchestral.
Continuons notre exploration en nous perdant dans cet album éponyme, le premier de la formation The Kilimanjaro Darkjazz Ensemble. Le groupe de 7 musiciens tous complètement fous joue un mélange de jazz, de doom metal, d’ambient et de post-rock.
Et pour finir je vous emmène dans le métal expérimental de THE ANSWER LIES IN THE BLACK VOID et l’album Thou Shalt dans lequel le Doom métal et l’harmonie sympho sont rois. La voix de Martina Horváth est absolument magnifique.
Voilà si vous voulez creuser dans toutes ses formations voiçi la liste, je vous abandonne à ce joli sortilège que je viens de vous jeter.
BONG-RA / MANSUR / THE LOVECRAFT SEXTET / THE ANSWER LIES IN THE BLACK VOID / CELESTIAL SEASON / THE KILIMANJARO DARKJAZZ ENSEMBLE / THE MOUNT FUJI DOOMJAZZ CORPORATION / THE THING WITH FIVE EYES / KÖHNEN PANDI DUO / PORCELAIN MINOTAURS / WHITE DARKNESS / SERVANTS OF THE APOCALYPTIC GOAT RAVE / WORMSKULL / DEATHSTORM / VOODOOM
Prenez soin de vous !