Ce soir, je vous emmène dans les terres fantastiques et sombres mais jamais oppressantes de Michael Laird, Sarah Newman, Natalia Lincoln et Ericah Hagle aka Unto Ashes. Ils sont de New York.
La chanteuse Sarah Newman à quitté la formation en 2008 pour Qntal un groupe « electro-medieval » teuton. Je ne peux que vous conseiller de la suivre aussi en parallèle car c’est tout bonnement génial mais restons ici dans Unto Ashes qui avec plus de 20 ans d’existence va déjà vous occuper quelques instants.
Alors c’est quoi ? Et bien c’est de la folk, mais pas de la folk simplement teintée des concepts de base, non… là on est dans du très recherché, dans un aboutissement musical, le fond d’une branche et un groupe qui peut gouverner tous les autres de sa catégorie. Unto Ashes c’est des instruments magiques, du Hurdy Gurdy (une grosse vielle de gambe à roue), des tambours de fanfare, des hammered dulcimer, des mandolines, des madrigals (sorte de luth médiévale), des harmoniums (ce sont des claviers qui ressemblent à s’y méprendre à des pianos qui auraient des cordes frappées mais eux fonctionnent plutôt comme des orgues avec une soufflerie qui vient faire chanter des hanches dans des tubes.
Unto Ashes c’est des leads ultra répétitifs et texturés qui sont souvent soutenus par des mélodies amenée par la basse, cette basse ronde, enveloppante et douce qui module et se fraye un chemin au travers de tous les petits éléments sonnants et tintants qui allument toute la scène sonore d’une multitude de points lumineux. Et puis ce sont ces voix, les multiples voix féminines toutes parfaitement transperçantes et vibrantes et ces voix masculines, à peine modulées, et obsédantes, hypnotiques.
On passe par tous les thèmes et vous trouverez à coup sûr un de ceux qui vont vous parler plus qu’à quelqu’un d’autre. Thème pour lequel pour mettrez certainement votre dévolu sur un album en particulier. La vie, la perte, la mort, le devoir, la dévotion, l’oubli, la persistance de l’esprit, et la mythologie de l’amour qui vous emporte et qui vous tue, ou qui parfois peut aussi vous sauver.
Comment peut-on ressentir leur musique ? C’est assez difficile à dire chacun se fera son idée mais je pense que si vous avez besoin de latéraliser un moment de votre vie, de prendre rien qu’à vous quelques heures pour vous isoler, pour porter une réflexion, une méditation, ce que vous voulez, vous pouvez vous en servir pour poser la base de votre évasion. Ce groupe vous fera quitter notre plancher des vaches et sa foutue gravité. On le sait tous pour défier la gravité, il y a de grosses machines qui bouffent “blinde” de kérozen, et puis il y a les chats et la musique.
Comment font-ils leur musique justement : Il composent avec de vrais instruments, enregistrés dans des espaces à l’acoustique particulière comme des pièces avec un nombre de murs impairs et d’immenses hauteurs sous plafond, ce qui provoque une sensation d’ouverture des notes et des accords et cela sans utiliser aucune réverb’ de base. Ils associent aussi toujours des séquenceurs et des synthés vintages analogiques dans leur mix, ce qui donne un aspect très moderne à toutes leurs structures de morceaux, c’est une sorte de “folk ambient” qui serait née dans un laboratoire pleins d’instruments électroniques. Le format des tracks est parfois long comme dans le folk progressif et parfois c’est 2:30 sur 5 à 6 enchaînements comme si c’était les Stooges aux manettes. Vraiment surprenant.
Je vous invite à y entrer par de vieux albums, vous aurez droit aux derniers quand vous aurez d’abord touché un peu de leurs origines sonores.
« Ici commence le jeu de l’araignée et la mouche. Nous pouvons renverser les rôles et jouer encore. La seule chose qui importe, c’est que moi, je gagne … » (C’y commence le jeu)
Je vous invite si ca vous dit à lire d’ailleurs cette chronique très belle et bien écrite par Yragael il y a déjà 20 ans sur cet album.
Ensuite allez faire un tour sur Spellbound in Winter, peut être mon préféré, Le track Spellbound est bouleversant, mais c’est personnel, en tout cas il va très bien avec la saison actuelle (désolé pour ceux qui liront ce billets en plein été, là tout de suite il fait froid, très froid même chez les américains).
Maintenant vous pouvez aller voir le tout dernier « Pretty Haunted Things » parce que vous avez les bases pour le recevoir.
Prenez soin de vous.