Aujourd’hui je vous emmène dans l’univers de Thierry Merigout et Laurent Petitgand.
Souvent je me dis quand j’écris une chronique que peut être je vais faire du bien à quelqu’un. C’est extrêmement motivant, c’est un moteur particulièrement stimulant. En cherchant à apprendre à marcher nous nous sommes tous rendu compte qu’il fallait à un moment qu’on nous lâche la main, qu’on se lance seul au péril de la chute, au péril de devoir recommencer en se relevant.
Nous avons tous à un moment de notre vie ressenti le manque et le trop plein, le ras le bol, la saturation, nous avons tous vécu la caresse sur notre peau et la lame qui fait couler notre sang.
Virginia Woolf dit : “On ne trouve pas la paix en fuyant la vie” et cela résonne, comme les métaux que l’on frappe et qui vibrent et semblent s’évanouir doucement, lentement avec prévenance laissant même une fois tus, le souvenir de la note, l’impression d’avoir encore une trace de ce qui vient de se produire.
Les deux musiciens sont de Nancy, le groupe accompagné de Vincent Hachet qui à quitté la formation plus tard à été officiellement consolidé des trois personnalités en 1987. Thierry est la colère, la contestation, le punk. Laurent est la poésie, la mélancolie, la mélodie. Chacun d’eux apporte la partie manquante de l’autre et à deux ils se complètent en une sorte de symbiose explosive pour créer une proposition d’une force et d’un impact sans comparaison possible, ou alors peut être avec des groupes de musique industrielle et expérimentale du temps du Bauhaus, on entends souvent qu’ils sont comparés à Einstürzende Neubauten, Coil ou encore Test Dept.
Les textes rares et denses viennent déchirer la musique, les textes viennent lacérer l’espace, les mots de Deleuze, des textes inspirants, parfois sans motifs, sans raison mais jamais sans résonance.
L’univers qu’ils ouvrent n’est plus vraiment le leur, plus vraiment le vôtre, ils vous poussent dans ce maelstrom et vous lâchent la main.
Vas-y ! Marche maintenant puisque tu ressens par tes propres moyens. Marche ! Cours ! Envole toi !
L’expérience car s’en est une sera déroutante. Comme pour tous les bons grimoires de magie, les effets s’arrêtent dès que l’on met la lecture en pause. Ouf! Mais qu’était ce donc que cette sensation ?
Et pourquoi ai-je envie que ça recommence.
L’inspiration n’est pas la carte, elle n’existe plus. Le rôle des artistes c’est de faire faire aux gens des rêves qu’ils n’oublient pas au réveil.
Je vous propose de commencer par cet opus sorti en 2015, en 2025, personne ne sait si ce truc vient du passé ou du futur. Vous en sortirez, mais vous en sortirez changé. C’est une absolue Masterpiece.
Ensuite vous irez vous perdre ou vous retrouver dans cet album “Si j’avais su, j’aurais rien dit” sorti en 2011. C’est un bijou, mais vous ne pourrez pas y entrer sans une certaine “implication d’écoute”.
Je vous laisse à votre expérience.
Et puis on va se dire que tout va bien, puisqu’il n’est pas possible de fuir et que où qu’on aille on embarque toujours son paradis et son enfer avec soi.
Veuillez m’excuser pour cette chronique peut être un poil capillotractée, j’expérimente, j’essaie, j’apprends à marcher, d’un pas mal assuré devant l’autre, et je vous dis, prenez soin de vous 🫶.