Aujourd’hui je vous emmène dans l’univers incontournable de la musique alternative et néo-classique contemporaine, je vous emmène dans la toile sonore de Dead Can Dance.
Alors Lambda qui sont Lisa Gerrard et Brendan Perry, les deux atomes à la source de ce dégagement d’énergie ?
Lisa vient de Melbourne, elle y est né en 1961. elle commence sa carrière en faisant du Post Punk, sous genre de sous-genre inspiré par le Kraut Rock et le rock progressif. Lisa à une voix angélique et une tessiture large avec (pardon Lisa) un “putain” de coffre harmonique d’une richesse unique dans le grave. Voilà pour la partie technique mais il va bien au delà de ces aspects disons qualitatifs, son chant est aussi capable de s’envoler, porté par des mots qui ont la particularité d’avoir un sens unique et différent pour chacun d’entre nous, pour la bonne et simple raison que le vocabulaire et la langue qu’elle emploie, n’existent pas.
Brendan lui est à peine son ainé, né en 59 à Londres, d’un caractère très « British », c’est un musicien absolument passionné et imprégné de toutes les cultures qu’il étudie. Il commence en faisant du Punk dans plusieurs groupes et se mettra à travailler sur des projets de Folk, de musique électronique (électronique dans le sens des instruments et notamment les premiers samplers expandeurs de l’époque) et de Rock gothique.
Je fais juste un petit disclaimer vite fait pour en finir avec les raccourcis : J’entend ci et là parler de la culture Goth comme d’un phénomène, j’entends des gens dire “J’ai été Gothique, mais ca n’a duré que 15 jours”, j’entends des gens parler de « Tokyo Hôtel » comme d’un groupe Gothique. Il faut rétablir les faits. L’univers Gothique est le ciment de base d’à peu près toutes les cultures rock et techno d’aujourd’hui. L’immense majorité des Goth’s dans les années où le courant était à son apogée étaient des personnes issues de sous-groupes discriminées par la société, LGBTQIA+, Personnes racisées, Anti-capitalistes, et aussi une bonne bande de mystico “fêlés du bocal” échoués de l’époque post New-Age. le Goth est une célébration de la diversité culturelle et spirituelle. Parenthèse Goth refermée, comme ca on en parle plus.
Lisa Gerrard, avec sa voix éthérée absolument hypnotisante et son utilisation de langues inventées, évoque des sentiments de mystères qui dépassent l’entendement et de contemplation infinie . Brendan Perry, avec ses arrangements multi-instrumentaux et ses inspirations éclectiques, crée des paysages sonores d’une profondeur insondable et d’une richesse infinie de textures. Ensemble, ils forment une symbiose artistique qui transcende les frontières culturelles et temporelles.
Je ne serai jamais à la hauteur. Voilà la seule et unique pensée qui avait envahi mon esprit quand je me suis dit, – « on attaque du lourd, on va chroniquer Dead Can Dance ».
Je n’avais qu’une sensation, celle d’être inutile et ridicule à vouloir parler de ce duo alors que l’ensemble de leur carrière à été déjà formalisé et décortiqué par des centaines de personnes qualifiées et talentueuses.
De nombreuses personnes qui les écoutent sont tombées en “religion” avec eux et pour m’être frotté et confronté avec d’assez nombreux fans au travers de discussions passionnées sur les très nombreux forums, je pense que c’est assez compréhensible. Je comprends même très bien que ce groupe puisse avoir été élevé au rang du sacré. En ce qui me concerne cela n’a jamais été mon cas mais je peux dire sans hésiter que leur découverte que je dois à quelqu’un que je n’oublierai jamais a changé ma vie, profondément, durablement.
Je pense que leur discographie est comme toute chose de la main de l’homme, sujette à l’appréciation, sujette aux prismes de réception qui sont les nôtres et à la perméabilité de nos esprit avec les choses qui nous dépassent.
Certains parlent de liens avec leur spiritualité, certains de leurs croyances, d’autres encore de leur philosophie, de leurs mantras, d’autres encore d’incantations. Chacun saura de quoi il s’agit et de comment il faut l’interpréter.
Quand je les écoute, je perçoit les identités artistiques de Lisa et Brendan. Je les connais chacun d’eux parce que j’ai étudié très attentivement leurs différentes carrières solo. Et cela surprend toujours aussi quand je le dis mais leurs différentes propositions solitaires sont intéressantes mais n’ont pas ni l’une ni l’autre le côté absolument bouleversant que provoque leur fusion. Oui Dead Can Dance est la fusion entre le deutérium (Lisa) et le tritium (Brendan) pour produire quelque chose qui les dépasse forcément tous les deux, une énergie d’une pureté éblouissante, un truc à vous arracher de ce monde pour percevoir tout ce qui nous dépasse, tout ce que nous ne pouvons pas comprendre mais juste contempler car c’est quantiquement intriqué.
Voilà ce qu’est la musique de Dead Can Dance, et chacun peut l’accueillir comme il le veut peu importe son port d’attache musical, et c’est bien ici que l’alchimie DCD est exceptionnelle et c’est un point qui rallie tous ceux qui les aiment : il se trouve dans leur discographie quelque chose qui n’existe pas ailleur, et vous savez pourquoi ? Je vais vous le dire:
C’est parce que cette chose est en vous.
L’écoute de Dead Can Dance suscite en moi une palette d’émotions complexes et intenses. Il y a une mélancolie profonde qui traverse la musique, mais aussi une sorte de sérénité contemplative. Certains morceaux évoquent des sentiments de tristesse et de perte, tandis que d’autres inspirent une sensation de paix et de méditation.
C’est comme si chaque morceau racontait une histoire sans mots, une histoire que je peux ressentir profondément mais que je ne peux pas toujours expliquer. La musique m’invite à fermer les yeux et à me laisser emporter, à me plonger dans une sorte de voyage intérieur.
En écoutant Dead Can Dance, des images se forment spontanément dans mon esprit. Je vois des paysages vastes et mystiques : des déserts balayés par le vent, des forêts anciennes, des montagnes majestueuses et des rivières serpentantes. Il y a aussi des visions de temples anciens, de rituels sacrés, de places de village médiéval animés, et de figures mythologiques.
La musique semble éveiller une sorte de mémoire ancestrale, des souvenirs d’époques et de lieux que je n’ai jamais connus, mais qui résonnent avec une familiarité étrange et réconfortante. Dead Can Dance ne se contente pas de créer de la musique, ils créent des mondes. Chaque morceau est une porte vers un univers différent, une exploration sonore qui dépasse les simples notes et mélodies pour toucher à l’essence même de l’expérience humaine.
Terminons sur le fait que malheureusement les chances que nous avons de voir un jour un nouvel album sortir s’amenuisent de mois en mois, cela est la conséquence de l’éloignement souhaité par les deux membres chacun dans sa voie solo, usure de leur collaboration, différent sur la vision artistique, beaucoup de désaccords semblent aujourd’hui sceller leur discographie dans l’ambre et dans l’histoire de ce monde.
Et pour une fois je vais (ne pas me permettre) de vous guider dans la découverte de leurs albums si c’est votre cas, ou la réécoute intégrale de toute leur discographie si vous les connaissiez déjà. Je vais juste me contenter de vous laisser les accès, un peu de musique (des covers, d’autres trucs) pour finir cette très (trop) longue chronique superfétatoire qui va rejoindre le rang des archives éphémères et inutiles de l’internet.
Et plongez aussi dans la quantité invraisemblable de « Covers », « Tribute » et autres reprises et clins d’oeils existants, une galaxie de contenus :
Surtout une dernière chose,
Prenez soin de vous.